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17 juillet 2007

The Horrors - Strange House

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Mélangez une dose de Robert Smith, le coiffeur de Mireille Mathieu, un bon gros spleen adolescent et des étagères bien garnies de littérature gothique et de l'oeuvre complète de monsieur Burton. Avec un peu de chance, vous obtiendrez
The Horrors
... qui, l'air de rien, porte franchement bien son nom. Bon, ok, la critique est facile. Mais je m'excuse, quand l'attitude est là, poussée au paroxysme de l'extravagance, c'est plus fort que moi, je dois taper un peu fort quand le résultat n'est pas aussi parfait que l'emballage. C'est une marque de respect pour le public. Mais ça, The Horrors ne semble pas connaître (cf leur plantage en beauté du Caf'teur à Limoges). Alors ouais, c'est cool d'avoir Vivienne Westwood et Hedi Slimane dans sa poche pour nous faire de jolis habits, mais faudrait voir à ne pas se foutre de la gueule du monde.
Puisque c'est comme ça, parlons musique, ça leur apprendra. Bon, c'est pas mal, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Strange House, qui s'accorde le titre de Psychotic Sounds for Freaks and Weirdos, possède un son brut, un peu crade, que l'orgue omniprésent rend présentable. Mais je suis désolé, pour moi rien de neuf là-dedans. Un garage rock carré, rencontre entre The Cramps et The Hives sans pour autant coller au ventre.
L'ouverture de l'album sur Jack the Ripper est un bon choix. Ça annonce la couleur sans trop en dire non plus. Des guitares mal organisées, un orgue rassembleur, une cacophonie très 70's, une grosse voix qui éructe. Et des cris. Image mentale :  de l'hémoglobine, des bouts de chair qui volent, une légère remontée acide le long de l'oesophage. Si l'on devait faire un remake de Phantom of the paradise (ce que je ne souhaite pas), The Horrors trouverait parfaitement sa place sur la bande son. Little Victories a un son plus clair, mais ô combien hystérique. Et Gil Sleeping, qui semble être un total ovnie, n'aurait sûrement pas été renié par Ed Wood. Légèrement planant, mais tout en gardant ce caractère oppressant qui semble être le credo du groupe.
Strange House, le genre d'album pour attirer le pré-pubère avant une libation dans un cimetière... ou un bête dîner au MacDo.

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Par contre, je confesse, le clip je kiffe


The Horrors - Sheena Is A Parasite
 

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17 juillet 2007

Death From Above 1979

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Découvert après une intervention live d'Emily Haines et Metric citant leurs amis musiciens (Broken Social Scene, The Unicorns (R.I.P.), The Stars... que du beau monde canadien en somme), Death From Above 1979 a le mérite de vous laisser sur le cul dès la première écoute. Un duo basse-batterie avec quelques intrusions de clavier, formé début 2000 par Sebastien Grainger et Jesse F. Keeler , qui sait comment prendre aux tripes et remuer tout ça. Forts de seulement trois albums, dont un maxi et un cd de mix et de b-sides, ils ont néanmoins donné du grain à moudre à leurs descendants. Un son tantôt hardcore, tantôt plus mélodique, qui sait allier la force de la batterie martelée et le chant rythmé de Sebastien à la rage fébrile et virulente de la basse de Jesse. Impossible de résister à l'accroche et aux supplications de Go Home, Get Down sur You're A Woman, I'm A Machine sorti en 2004. C'est en cela que réside la puissance de Death From Above.  Imaginez, vous traversez naïvement une bretelle d'autoroute sillonnée par les camions européens de tout bord, impossible de ne pas s'en prendre un sur la gueule et de rester sur le carreau. C'est exactement la même chose lorsque vous avez l'audace de glisser le CD dans votre chaîne et d'appuyer sur Play.


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On pourrait presque parler de virtuosité. Arriver à faire oublier un son franchement noise à ses débuts pour ne laisser qu'une mélodie parfaitement calculée, une rythmique proche de la perfection sachant enchaîner les tempêtes lourdes et profondes avec des bourrasques rafraîchissantes. La voix de Sebastien, qui semble parfois peiner pour se faire entendre et parfois paraît survoler la foule, y est pour beaucoup. Alliant le cri au murmure, la synthèse du groupe réside en cela. Le morceau ultime de Death From Above 1979 reste pour moi Little Girl, à l'image d'un tank avançant lentement mais sûrement pour tout écraser sur son passage. Jesse montre ici qu'il maîtrise totalement son sujet et manie la basse avec une aisance toute particulière tandis que la batterie reste en retrait et donne l'impression d'exister uniquement pour pousser sa copine à donner le meilleur.


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Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin il paraît. En 2006, le groupe a splitté. L'année précédente, il nous avait offert une vision nouvelle de ses morceaux au travers de remix de Justice (version très bonne de Blood on our Hands qui annonçait déjà le succès de †. Je vous assure, enchaînez leur reprise avec Waters of Nazareth, on n'est pas déboussolé un instant) ou de MSTRKRFT. D'ailleurs, si maintenant je vous dis que MSTRKRFT (prononcé Masterkraft) n'est autre que Jesse F. Keller, ça vous étonne? Moi oui.


17 juillet 2007

Calvin Harris - I Created Disco

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Calvin Harris le proclame. Il a créé le disco... du moins, il l'a réinventé. Ce jeune anglais, avec un passé de chef de rayon chez Marks & Spencers', sort en juin un premier album sous son propre label, FlyEye. I Created Disco, titre modeste de ce petit bijou, est une preuve que l'artisanat et le talent seront toujours gagnants aux oreilles contre les grosses machines de guerre. Son dernier achat date de 3 ans, un simple processeur vocal pour 200 £. Avec pour influence David Bowie, Bob Sinclar et De La Soul, Calvin Harris livre une électro-punk vivifiante. A base de beat savamment étudiés, de synthés rythmiques et de guitares distribuées avec parcimonie, le flot des paroles irréprochables se déverse sur des mélodies 80's à souhait, sans jamais tomber dans la nostalgie ou la soupe mal réchauffée. Les refrains accrocheurs de The Girls et Acceptable in the 80' devraient vous rester en tête pour un moment, tandis que les intermèdes planantes Vault Character et Traffic Cops permettent un repos mérité avant les rythmes de Certified, qui ne sont pas sans rappeler la présence de Punjabi MC à Londres. Les fans de SNes apprécieront les touches midi de Neon Rock qui ravira également les amateurs de sons lourds. I Created Disco se termine sur deux perles, le très soul Love Souvenir et le sidéral Electro Man, balade électro avec des senteurs bowiennes. Un album a écouter dans sa douche, en voiture, ou tout simplement entre amis pour bien terminer la soirée.


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Calvin Harris - The Girls
 

16 juillet 2007

Operator Please

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Vous êtes vous déjà demandé ce que donnerait une bande de kids survoltés nourris aux Cheerios et élevés devant du Bob l'éponge à qui l'on confierait des instruments? Ne cherchez plus, ça donne Operator Please. Ces cinq copains, originaires de la Gold Coast australienne, ont fait leurs premières armes à un bête concours de musique organisé par le lycée avec, pour récompense, une boîte de doughnuts. Cette pop-rock remuante qui donnerait des crampes à tout fluo kid se respectant n'a pas tardé à se révéler au grand jour, les voilà qui débarquent cet été sur les scènes britanniques prêts à envahir la vieille Europe après avoir assuré les premières parties de leurs aînés Kaiser Chief, Artic Monkeys et Maximo Park.

Sûr que ces jeunes ont de l'avenir, guidés par la voix entraînante d'Amandah, ils ont déjà tout compris et abreuvent internet de leurs clips sous acides. Au son du violon saccadé et des riffs accrocheurs de la basse, on se laisserait bien emporter dans un léger déhanché d'épaules avant de se faire happer par la liesse que provoque la rythmique irréprochable du jeune Timmy, ado de 17 ans à tête d'ange à qui l'on donnerait tout juste 15 ans. On peut sentir derrière tout ça un léger son Island, mais à noter l'aspect plus sémillant et la touche post-pubère en bonus.

Pour l'instant, deux EP à leur actif. Mais les joyeux drilles d'Operator Please peuvent se vanter d'avoir signé chez EMI/Virgin en Australie et les influents Brille Records (à qui l'on doit la signature de Good Shoes et The Knife notamment) pour le Royaume-Uni. Certains ont fini l'école et peuvent se dévouer corps et âme à leur art tandis que les plus jeunes restent la tête dans les études par correspondance afin de pouvoir enchaîner les enregistrements et tournées de par le monde (un vol Sydney-Londres, c'est déjà 40h, donc oui, « de par le monde »). On espère qu'OP conservera cet air ahuri quand le public en redemande à la fin du concert, et que le désir de partager les portera loin, très loin.

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Operator Please - Just A Song About Ping Pong

 

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