The Horrors - Strange House
Mélangez une dose de Robert Smith, le coiffeur de Mireille Mathieu, un bon gros spleen adolescent et des étagères bien garnies de littérature gothique et de l'oeuvre complète de monsieur Burton. Avec un peu de chance, vous obtiendrez
The Horrors... qui, l'air de rien, porte franchement bien son nom. Bon, ok, la critique est facile. Mais je m'excuse, quand l'attitude est là, poussée au paroxysme de l'extravagance, c'est plus fort que moi, je dois taper un peu fort quand le résultat n'est pas aussi parfait que l'emballage. C'est une marque de respect pour le public. Mais ça, The Horrors ne semble pas connaître (cf leur plantage en beauté du Caf'teur à Limoges). Alors ouais, c'est cool d'avoir Vivienne Westwood et Hedi Slimane dans sa poche pour nous faire de jolis habits, mais faudrait voir à ne pas se foutre de la gueule du monde.
Puisque c'est comme ça, parlons musique, ça leur apprendra. Bon, c'est pas mal, mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. Strange House, qui s'accorde le titre de Psychotic Sounds for Freaks and Weirdos, possède un son brut, un peu crade, que l'orgue omniprésent rend présentable. Mais je suis désolé, pour moi rien de neuf là-dedans. Un garage rock carré, rencontre entre The Cramps et The Hives sans pour autant coller au ventre.
L'ouverture de l'album sur Jack the Ripper est un bon choix. Ça annonce la couleur sans trop en dire non plus. Des guitares mal organisées, un orgue rassembleur, une cacophonie très 70's, une grosse voix qui éructe. Et des cris. Image mentale : de l'hémoglobine, des bouts de chair qui volent, une légère remontée acide le long de l'oesophage. Si l'on devait faire un remake de Phantom of the paradise (ce que je ne souhaite pas), The Horrors trouverait parfaitement sa place sur la bande son. Little Victories a un son plus clair, mais ô combien hystérique. Et Gil Sleeping, qui semble être un total ovnie, n'aurait sûrement pas été renié par Ed Wood. Légèrement planant, mais tout en gardant ce caractère oppressant qui semble être le credo du groupe.
Strange House, le genre d'album pour attirer le pré-pubère avant une libation dans un cimetière... ou un bête dîner au MacDo.
Par contre, je confesse, le clip je kiffe